Au pays de Garbousier
Nos rencontres avec le Corbusier.
Au moment de quitter Metz, en novembre 2011, Vincent nous dit que nous pourrions jeter un œil à Briey-en-forêt. Un petit peu à l’écart de l’autoroute, en plein milieu des bois se dresse une unité d’habitation corbuséenne. A Rézé ça fait déjà drôle, mais là l’effet est étrange. Une grande partie a été annexée par l’hôpital pour en faire une école d’infirmières. Nous visitons un appartement, le modèle duplex standard.
Au hasard d’une émission, j’apprends qu’il y en a une autre près de Berlin, mais nous ne la verrons pas. Moi qui ne connaissais que celles de Rézé et Marseille, je sais maintenant qu’il y en a 5.
La dernière est à Firminy dans la Loire. On y trouve aussi un stade, une maison de la culture, une église que nous visiterons au printemps 2012.
Mais la plus grandiose de nos rencontres se fera en Inde, à Chandigarh, prétexte pour notre second voyage fin février 2016. L’architecte a eu la possibilité de mettre en pratique ses conceptions de circulation, de construction quand Nehru lui a confié la construction de la nouvelle capitale de l’état du Penjab, né de la partition avec le Pakistan.
En réalité, les deux courtes journées que nous y avons passées ne permettent pas d’épuiser le sujet. La ville est vaste, aérée, sans embouteillages, divisée en secteurs ; est-ce bien l’Inde ?
Dans le secteur 17 où nous logeons, les bâtiments ont pris un coup de vieux mais restent somme toute très européens d’allure.
Les quartiers rangent la population selon leur catégorie (cadres A, employés…), les fonctions, l’espace est partout, sur les grandes artères, le campus, et plus encore autour des bâtiments de pouvoir, plantés disséminés sur des esplanades immenses. La visite de ces derniers se fait avec un accompagnateur militaire qui veille à ce que nous restions bien groupés et sages, un coup d’œil de loin sur la haute cour de justice, un moment dans le bâtiment de l’assemblée, un passage dans l’immense secrétariat, un peu délabré, jusque sur la terrasse. Déception, j’espérais apercevoir le début de l’Himalaya, mais le ciel est trop voilé pour qu’on voie aussi loin.
Le planning nous a permis une rencontre avec un architecte de l’école d’archi –un beau sikh bien nourri et agréable-, la visite de quelques bâtiments (le musée d’art, le musée le Corbusier, la cafétéria du campus, le centre Gandhi), mais a fait une bonne part au tourisme : le lac, bel espace de promenade, et Rock Garden, où un facteur Cheval local a aménagé des espaces étonnants, tout en cascades et cheminements tortueux, agrémentés de milliers de sculptures naïves.
Dans cette ville qui nous semble si calme, la présence policière et militaire est forte, barbelés, soldats en poste, camion anti-émeutes... même au cinéma le pannonceau donne à réfléchir...
Dense, et forcément superficielle en même temps, la visite laisse un goût de trop peu. Il est vite temps de rejoindre la gare pour retrouver la grouillante Delhi.
Ah, pourquoi Garbousier ? Notre guide, qui parle très bien le français et sait jouer avec la langue, doit avoir du mal avec la prononciation…