Des sons, peu de lumière
8 au 12 /02 2015
Dimanche matin, 7 heures. Le jour se lève, pas le soleil. Un peu de crachin de temps en temps. On approche du Nord et flotte dans mon souvenir « avec un ciel si gris »… Traversée de la Belgique avec Classique 21, émission spéciale Status Quo, pas écouté depuis un concert dans les années septantes à Nantes avec Ruth. A Nazareth, arrêt dans un « café français ».
A 2 h pied de grue au pied de l’immeuble de Clément, parti à la piscine. Après le bruit de la brasserie où nous prenons un déjeuner tardif, le calme de la balade sur le port, près de la salle où aura lieu le concert. Retour par Java, bière dans un endroit improbable, vaguement soviétique. La salle est immense, la déco a un côté années 50, musique d’ambiance.
Le ciel va rester bas tout notre séjour, uniformément gris, éteignant toutes les couleurs. Les hérons qui guettent perchés sur les réverbères au-dessus des poissonniers du marché sont en harmonie.
Lundi, on dépose Clément au boulot. Visite de l’immeuble, de grands espaces qui rendent Emmanuel jaloux. Le vent est frais en bord de mer, mais le petit café sert de délicieuses tartines sur fond de jazz, accompagné par la voix du propriétaire qui fredonne en travaillant. On jette à peine un œil derrière le phare, la jupe de la statue de Wilhelmina prend le vent à contresens, nous nous replions dans les bois, sur la dune de Noordwijk. Les serres, quelques pointes vertes qui percent la paille annoncent des tulipes.
Découverte du séjour : Catan, c’est un bon jeu, impeccable, sympa et cool.
Mardi, musée Van Gogh, au moins on aura vu des soleils. Un petit genièvre, et Catan.
Mercredi, flânerie dans les rues d’Amsterdam, malgré les fenêtres, le café est sombre, et les Hollandais aiment bien les lumières tamisées. On retrouve Clément à la bibliothèque, ou plutôt à la pizzeria qui en surplombe l’entrée. Concept moderne : la carte qui est distribuée à l’entrée emmagasine les commandes –on fait la queue devant le type de plat souhaité (pasta, pizza…) et on s’installe sur de longues tables communes. Je renonce aux pâtes, trop d’attente, et tape dans les pizzas des voisins.
Cross Links : en fait, on a accès à une série de concerts qui se succèdent dans la grande salle ou se chevauchent en utilisant tous les espaces.
Les premiers me vont très bien : solos de violon, musique minimaliste. Mark Lanegan suit, pas plus remuant qu’annoncé, ce qui le met en accord avec l’orchestre symphonique qui l’accompagne. Pas sûre que cela soit indispensable. Quoi qu’en disent les mauvaises langues, une fois coiffé de son bonnet pour signer les albums, l’homme est assez souriant ! Après, je craque devant les effets lumineux de Square Pusher, la musique du hall, toute électronique qu’elle soit, me va encore mieux.
Jeudi, passage à Sonion, où Clément nous offre un café,
puis direction Rotterdam et le New-York Hotel, petit tour à Kinderdijk et ses moulins, géants immobiles, très photogéniques même par temps… gris, bien sûr.
Après Breda, au-dessus de la queue-leu-leu de l’Europe des camions (même un turc et un ukrainien !), le ciel s’éclaircit, on passe en Belgique, le soleil fait une timide apparition, Classique 21 joue Sunny afternoon.
Et le brouillard tombe avec la nuit.
bande son :
Le plat pays, Jacques Brel
- Dessner Sirota & Kuusisto, new solos
Performed by Bryce Dessner on guitar, Pekka Kuusisto on violin, and Nadia Sirota on viola at Cross Linx Festival
- Mark Lanegan
- Square Pusher
Meunier, tu dors
Sunny afternoon, The Beatles