Temples, dieux, le sacré partout.
Uttar Pradesh, Madhya Pradesh, d’Agra à Bénarès, un autre sacré – 3 au 7 mars 2016
Nous reprenons le train, les paysages changent, un peu, on traverse d’étranges zones crevassées, un fleuve -la Yamuna ?
A Jhansi, nous continuons par la route jusqu’à Orchha, petite ville qui semble endormie autour de ses trésors, temples et palais. Quand nous arrivons, même le marché aux couleurs éclatantes somnole.
De l'autre côté du pont étroit, presque un gué, le panorama est parfaitement magique au soleil couchant.
Sur les murs des maisons des signes m'intriguent, ce sont les symboles des deux principaux partis, on est en période électorale.
Avant de repartir, un homme -il semble habiter le temple- nous fait visiter les lieux ; pendant qu'Emmanuel grimpe par un escalier dans la muraille, je savoure le calme de la grande salle, un peu impressionnée, et la vue sur le palais, juste en face.
Sur la route de Khajuraho nous nous arrêtons dans un musée lapidaire écrasé par la chaleur, nous trouvons un peu de fraîcheur dans les salles peuplées de dieux ; dehors d’énormes ruches sont suspendues aux branches.
Le site de Khajuraho abrite une vingtaine de temples magnifiques, hindous ou jaïns, dans un cadre de verdure que les lumières du couchant rendent plus beaux encore. Les drapeaux qui flottent sur certains indiquent qu’ils sont toujours utilisés, mais ce qui attire les curieux ce sont les sculptures érotiques, quelques unes parmi les milliers qui les ornent.
A l’hôtel, c’est l’effervescence, les invités attendent la voiture des mariés et convient les touristes à participer: feux d’artifice, lumières, musique, danse. Pendant que les mariés sont dans une petite salle, très sérieusement absorbés par le rite, la foule se répand sur les pelouses autour des multiples tables dressées à leur intention. Le lendemain, avant de partir, ils se font prendre en photo avec un de nous, au hasard. Juste retour des choses, non ?
Après tant de monuments, l’arrêt dans un village nous rapproche du quotidien, nous entrons dans la maison d’un potier, dans l’école, une femme nous fait des chapatis. partout nous sommes reçus avec simplicité, comme s'il était normal qu'on vienne bousculer leur vie...
L’avion à nouveau, pour Bénarès- Varanasi en fait pour les Indiens.
Le soir même nous faisons une promenade en barque sur le Gange, le long des Ghâts, pour assister aux cérémonies du soir, confier au fleuve une offrande, jusqu’à celui où se font les crémations. De loin, ces bûchers sont mystérieux, impressionnants, difficile de ne pas se sentir voyeur. Le hasard a fait que nous avons retrouvé un ami, quelques mois plus tard, qui a longuement fréquenté ce ghât, les photos qu’il nous a montrées sont magnifiques, et vraiment saisissantes. Pour un Hindou, le Gange est source de vie, il purifie et y confier ses cendres c’est mettre fin au cycle des réincarnations.
A nouveau le lendemain nous remontons en barque. Le Gange sert à tout, selon les Ghâts : on y jette les cendres et les restes des bûchers, on s’y lave, on y fait ses ablutions rituelles, et c’est aussi là que les blanchisseurs lavent et étendent le linge.
Nous nous y promenons aussi à pied, parmi les pélerins et les touristes.
De la terrasse du restaurant, ou de l’observatoire voisin (encore un beau palais !) le bruit s’estompe, le regard porte au loin dans une brume de chaleur ou plonge dans les cours où les enfants jouent.
La foule est immense, notre guide nous signale des groupes d’Indiens d’autres régions, reconnaissables à leurs costumes, des ouvriers plantent des poteaux dans l’asphalte, puis y fixent de longues perches : les couloirs ainsi formés canaliseront la foule immense venue pour déposer une offrande aux pieds de Shiva après des heures d’attente au soleil.
A quelques kilomètres, un autre lieu sacré nous attend : Sârnâth, où le Bouddha prononça son premier sermon. Une belle pluie d’orage presse les fidèles venus tourner autour du stupa majestueux qui se dresse encore au milieu des ruines.
Incredible India, vraiment.
La dernière image que j'ai prise sera aussi la dernière de ce retour en Inde, plus d'un an après notre retour, en remerciement à notre conducteur de rikshaw, toujours agréable, même quand il a insisté pour nous ramener jusqu'au bout en dépit d'un pneu crevé.
Courte bibliographie
guides
Pour ce séjour, nous avons lu :