Norvège 2. mer et montagne
C'est le dos chauffé par le poêle, norvégien bien sûr, que je finis le voyage. 17 /01 /15
31 juillet
Le Routard nous a fait peur en annonçant 6000 NOK pour descendre la route 17, erreur d’un zéro… On a eu raison d’essayer. La route glisse le long de la côte, contournant les fjords, effaçant une montagne d’un tunnel, frôlant le grand glacier Svartisen (bon, il est de l'autre côté du fjord), franchissant des ponts (du haut de l'un d'eux nous pourrons voir les tourbillons impressionnants du maëlstrom), sautant sur les bacs. Inutile de penser en km/h, on se laisse porter tranquillement, et même si les campings sont peu nombreux il y en a toujours un pour nous accueillir. Les aires de repos sont toujours aussi grandioses.
Un matin, je découvre que si les sternes attaquent de front, le courlis cendré, lui, tente la diversion, il court, pataud, devant moi pour m’éloigner de son petit et le rejoint quand il croit le danger passé… naïf, va.
A Alstahaug, nous découvrons une autre gloire locale, Petter Dass, poète et pasteur, pour qui on a taillé dans la roche bien proprement pour édifier un musée moderne à côté des bâtiments anciens.
A Brønnøysund, dimanche de farniente avec saucisses au barbecue en barquette alu en soirée ; nous voyons passer le mythique Hurtigruten et je prends un dernier bain matinal.
Sauts de puce ou mini-croisières, les traversées en ferry sont toujours magiques et c’est en bateau que nous retraversons le cercle polaire.
5 août
A Trondheim –qui n’est pas une bande dessinée- Emmanuel peut enfin faire réparer ses lunettes que j’ai sottement piétinées, par inadvertance, bien sûr. C’est moi qui m’y colle pour l’anglais, je lui dois bien ça, les opticiens trouvent un tarif à appliquer, 50 NOK, et nous offrent un nespresso -50 NOK en troquet !- : la rigueur nordique frôle l’absurde. C'est une vraie ville, avec cathédrale, grandes places et même un ingénieux, mais délicat à utiliser, système de glissière remonte-pente pour vélo.
Jacky et Lucie filent vers Stockholm, nous roulons vers le Geiranger, un des grands fjords. Nous traversons une ou deux vallées plus vertes, plus refermées que ce que nous avons vu, avec des maisons un peu différentes aussi, de grosses fermes avec plusieurs bâtiments.
Au camping, nous sommes reçus par monsieur Lafayette, dont les ancêtres protestants sont venus là il y a bien longtemps. Il pleuviote mais les équipements sont cosy à souhait et nous dînons à l’abri.
La route se fait plus montagneuse ; des points de vue spectaculaires, des chutes d’eau claire impressionnantes sont mis en valeur par des aménagements d’une qualité qu’on ne croise guère par ici.
Le Geiranger ne vole pas sa réputation : arrivée par une route en lacets, puis descente bien raide et on découvre un fjord dont les paquebots à l’ancre donnent la dimension. Ils déversent leur cargaison humaine et partent à grand bruit la journée finie. Mais, au matin, ils se glissent dans votre dos sans une ride sur l’eau, sans un bruit…
Du haut des 1500 mètres du Dalsnibba, on domine tout le paysage et on l'aperçoit encore.
Nous rencontrons la première église en bois debout (ou stavkirke) à Lom.
A Urnes, nous nous piégeons tout seuls au fond d’une impasse de 30 km, au pied d’une très belle stavkirke. C’est l’occasion de camper au bord de l’eau, après avoir demandé la permission à la dame de la cabane à tickets, tout près de l’embarcadère pour ne pas louper le bac de 7 h 30.
Les routes touristiques égrènent les haltes étonnantes, mêlant archi, confort et rencontres artistiques. Le paysage n’est pas en reste, et l’on plonge d’une promenade sur des plateaux glaciaires à une flânerie le long d’un fjord.
Nous descendons la carte à grandes enjambées maintenant, suivant des cours d’eau aux couleurs étonnantes, qui promettent tous des pêches miraculeuses. Dernières stavkirke (faut-il un "s" ?) à Hol et Gepetto nous fait contourner Oslo sans qu’on puisse même deviner à quoi ressemble la ville, mais nous prenons le temps de voir à Fletsund le site où étaient rassemblés les arbres qui descendaient par flottage.
Dernière surprise, nous croisons de plus en plus de belles américaines, à Halden près de la frontière suédoise, elles tournent sous le regard des aficionados et toute la ville sent le moteur chaud !
10 Août
A Helsingborg, en passant par la banlieue pour rejoindre le ferry vers Helsingor nous tombons en arrêt devant un drôle de panneau, certainement très utile.
Bibliographie
Les livres qui nous ont accompagnés :
Voyage vers le nord, Karel Capek,1936, ed. du Sonneur 2010
Dictionnaire insolite de la Norvège, I. Van Houdenhove et S. Descamps, Cosmopole 2014
Et aussi :
Détours, Architecture and design along 18 national tourist routes in Norway, N. Berre
Skulpturlandschaft Nordland, Artscape Nordland, 1999